L’Homme qui vécu 18 ans dans un aéroport : l’incroyable odyssée de Monsieur Alfred à Roissy
L’histoire de Mehran Karimi Nasseri, aussi connu sous le nom de « Monsieur Alfred », est une véritable saga humaine, remplie de défis, d’endurance, et de moments d’une grande humanité. Vivre 18 ans dans un aéroport, un lieu de passage où les gens sont constamment en mouvement, est une situation difficilement imaginable pour la plupart d’entre nous. Pourtant, c’est ce que Nasseri a vécu, et son quotidien à l’aéroport de Roissy est empreint de nombreuses anecdotes qui révèlent son incroyable capacité d’adaptation.
L’installation à Roissy
Lorsque Nasseri est arrivé à l’aéroport de Roissy en 1988, il était initialement dans une situation désespérée. Sans papiers, il ne pouvait ni quitter l’aéroport ni entrer légalement en France. Il a donc été contraint de rester dans la zone de transit, un endroit généralement conçu pour des séjours très courts. Au fil des semaines et des mois, il a commencé à s’organiser. Les bancs de l’aéroport sont devenus son lit, et il a trouvé une routine dans cet environnement improbable.
La vie quotidienne dans l’aéroport Roissy CDG
Nasseri a vécu dans un coin du terminal 1, près des boutiques et des restaurants. Il se réveillait tôt chaque matin, souvent bien avant que l’aéroport ne s’anime avec l’arrivée des premiers vols. Pour sa toilette, il utilisait les salles de bains publiques de l’aéroport. Pour se nourrir, il dépendait en grande partie de la générosité des employés de l’aéroport, des passagers de passage, ou encore des bons qu’il recevait pour les restaurants de l’aéroport.
Il passait beaucoup de temps à lire. Nasseri était souvent vu avec des piles de journaux et de magazines qu’il ramassait un peu partout dans l’aéroport. Ces lectures lui permettaient de rester connecté au monde extérieur, malgré son isolement physique. Il écrivait aussi beaucoup, rédigeant ses pensées et ses expériences sur des feuilles de papier qu’il gardait précieusement. Parfois, il correspondait avec des avocats, des militants, ou des journalistes qui s’intéressaient à son cas.
Où trouvait-il refuge pour dormir au sein de l’aéroport ?
Mehran Karimi Nasseri, connu sous le nom de « Monsieur Alfred », dormait principalement sur les bancs en plastique de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Il avait trouvé un coin dans le terminal 1, près des boutiques et des restaurants, où il pouvait s’installer chaque nuit. Avec le temps, il avait aménagé cet espace à sa manière, utilisant des sacs et des valises pour créer une sorte de « barrière » autour de son « lit », ce qui lui offrait un semblant d’intimité dans un lieu où il était constamment exposé aux regards des passants.
L’aéroport étant un lieu public, Nasseri n’avait jamais un véritable endroit privé pour se reposer. Il dormait à la vue de tous, souvent enroulé dans une couverture ou entouré de ses affaires personnelles. Ses nuits étaient probablement marquées par les bruits incessants de l’aéroport, les annonces des vols, et le va-et-vient des passagers et des employés. Malgré ces conditions, il a réussi à créer une routine qui lui permettait de survivre dans cet environnement inhospitalier.
De quelle manière parvenait-il à subvenir à ses besoins alimentaires ?
Mehran Karimi Nasseri se nourrissait grâce à une combinaison d’ingéniosité, de générosité des autres, et de bons qu’il recevait pour les restaurants de l’aéroport.
- La générosité des passants et du personnel : Les employés de l’aéroport, ainsi que certains passagers réguliers, prenaient souvent en pitié Nasseri et lui offraient de la nourriture. Il recevait parfois des repas des restaurants de l’aéroport, ou même de l’argent pour acheter de quoi manger.
- Les bons de repas : Nasseri recevait aussi des bons de repas, offerts par des associations, des organisations humanitaires, ou parfois par l’aéroport lui-même. Ces bons lui permettaient de se nourrir dans les restaurants et les cafés de l’aéroport.
- Achat de nourriture : Lorsqu’il avait un peu d’argent, Nasseri pouvait acheter de la nourriture dans les différentes boutiques de l’aéroport. Cependant, ses moyens étaient très limités, et il devait souvent se contenter de repas simples.
- Gaspillage évité : Il lui arrivait également de récupérer de la nourriture laissée par les passagers ou de se nourrir avec ce qui était jeté mais encore consommable. Cela faisait partie de son quotidien, étant donné les circonstances précaires dans lesquelles il vivait.
Malgré ces conditions difficiles, Nasseri a réussi à subvenir à ses besoins essentiels, grâce à une combinaison d’aide extérieure et d’adaptation à son environnement.
Les relations avec le personnel de l’aéroport
Au fil du temps, Nasseri est devenu une figure familière pour le personnel de l’aéroport. Certains employés le voyaient chaque jour et ont développé une relation amicale avec lui. Ils lui offraient parfois des repas ou de petites attentions pour l’aider à rendre sa situation un peu plus supportable. Il était souvent souriant et poli, malgré la dureté de sa condition.
Il y avait aussi des moments d’humour. Par exemple, lors des périodes de fête, certains employés décoraient son « coin » avec des guirlandes ou des cartes de Noël. Cela ajoutait une touche de chaleur à son espace, et montrait comment les gens, même dans des circonstances inhabituelles, peuvent trouver des moyens de se connecter et de s’entraider.
Les défis médicaux et juridiques
La santé de Nasseri a commencé à se détériorer au fil des années, en partie à cause du stress constant et de la vie difficile dans un environnement aussi inhospitalier. Il a été hospitalisé à plusieurs reprises, et ces séjours à l’hôpital ont été parmi les rares moments où il a quitté l’aéroport. À chaque retour, il retrouvait son petit coin, avec ses affaires soigneusement empilées.
Sur le plan juridique, son cas a attiré l’attention internationale. Pendant des années, des avocats ont travaillé sur son dossier pour essayer de régulariser sa situation. Mais les complexités des lois sur l’immigration et le manque de coopération entre les pays concernés ont fait que sa situation est restée bloquée pendant très longtemps. Ce n’est qu’en 2006 que sa situation a été finalement régularisée, permettant à Nasseri de quitter Roissy.
Quel a été son destin par la suite ?
Après avoir quitté l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle en 2006, Mehran Karimi Nasseri a été hospitalisé en raison de problèmes de santé. Cette hospitalisation a marqué la fin de ses 18 ans de vie dans l’aéroport. Une fois sorti de l’hôpital, il a été pris en charge par des organisations humanitaires qui l’ont aidé à trouver un logement en région parisienne.
Pendant les années qui ont suivi, Nasseri a vécu dans divers centres d’accueil en France, où il a bénéficié d’un soutien médical et social. Bien que son histoire ait attiré l’attention internationale et inspiré des œuvres artistiques, Nasseri a mené une vie relativement discrète après avoir quitté Roissy.
En août 2022, des informations ont rapporté qu’il était retourné à l’aéroport de Roissy, non pas pour y vivre, mais pour rendre visite au lieu qui avait été son « domicile » pendant tant d’années. Cependant, son état de santé et son âge avancé ont limité ses apparitions publiques.
Le 12 novembre 2022, Mehran Karimi Nasseri est décédé à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, à l’âge de 76 ans. Ironiquement, il est mort dans le même aéroport où il avait passé une grande partie de sa vie, clôturant ainsi une histoire qui avait captivé l’attention du monde entier. Sa vie reste un symbole des complexités de la condition des apatrides et des réfugiés, ainsi que des défis que peuvent représenter les statuts juridiques et les systèmes bureaucratiques.
Et voilà, l’incroyable aventure de Monsieur Alfred nous rappelle que la vie peut parfois nous jouer des tours étonnants. Alors, pour éviter de vous retrouver coincé à Roissy pendant 18 ans, pensez à réserver votre parking chez Class’Park premium situé à seulement 2 km de l’aéroport CDG ! Nous viendrons vous chercher directement devant votre hall d’arrivée et nous vous déposerons en navette au parking où votre véhicule vous attendra sagement. Parce qu’une bonne préparation, c’est la clé pour un voyage sans (mauvaise) surprise !